Menglon (26410) est une commune du Haut-Diois dont le nom pourrait être d'origine celte :
Menglon se traduirait alors par "montagne ronde".
Le territoire de 36,47 km² combine quatre types d'espaces allant de 487 m à 1501 m d'altitude:
Les zones naturelles apportent une richesse de la faune et de la flore, notamment sur le massif de la Grésière et dans la zone Natura 2000 le long du Bez, mais aussi le long des cours d'eau où l'on croise loutres et castors... Les forêts sont peuplées de pin noir d'Autriche, de pin sylvestre, de chêne pubescent et de quelques hêtraies en altitude.
Menglon est une commune particulièrement attractive depuis les années 1980, avec 533 habitant.es dont la moitié est arrivée depuis moins de 10 ans et où les deux-tiers des 370 logements sont des résidences principales.
Après une majorité de retraités, la plupart des Menglonnais.es travaille hors de la commune, comme professions intermédiaires et employés, cadres, artisans-commerçants, et enfin agriculteurs (6%) qui travaillent une superficie de 772 hectares: plantes aromatiques, noyers, pommiers, chênes truffiers, et surtout la vigne - dont près de 99% des 80 ha sont en AOP (Châtillon en Diois, Clairette de Die, Crémant…).
30/06/2020
photos © Cyril Bernard
Informations de Jacques Planchon, conservateur-directeur du Musée de Die, et René Joanin, menglonnais passionné d'histoire
Quelques jalons historiques
La présence humaine néolithique est attestée par la découverte de silex travaillés, de haches de pierre, poteries et objets divers, dans les « terres blanches » (lieu-dit aujourd’hui connu sous le nom de Messagendre), vers le château St-Ferréol et au Pouyet. Les préhistoriens font remonter ces vestiges au 5ème millénaire avant Jésus Christ : la civilisation chasséenne. Ces chasseurs-cueilleurs vont se sédentariser dans les grands sites de plaine comme Menglon. Leur installation amorce la pratique des déforestations par le feu au profit du pastoralisme. Le site des Terres-Blanches devient à la fin du Néolithique (vers 3000-2500 av. J-C.) un important carrefour d’échanges de matériaux où passent les jadéites du Piémont italien pour fabriquer des haches polies, des quartz suisses et savoyards et des blocs d’obsidienne de Sardaigne pour en faire de petites lames très tranchantes, des silex divers venus du Vercors ou de Provence, et sans doute les premiers objets en cuivre italien.
À l’époque gauloise, la population locale fait partie des Voconces, peuple celte qui occupe un large territoire entre le Vercors, la Durance, le Ventoux et les abords du Rhône et établit des relations avec les Étrusques du nord de l’Italie et les Grecs de Marseille. C’est en 125-124 av. J-C. que les légions romaines prennent pied à l’ouest des Alpes. Battus, les Voconces finissent par signer un traité bilatéral avec Rome, ce qui leur permet de conserver une forme d’autonomie et, peu à peu, les gaulois adoptent les modes de vie romains.
De nombreux vestiges gallo-romains ont été retrouvés sur la commune et en bordure de la voie qui longe la Drôme. Ainsi, une borne milliaire du IVe siècle conservée aux Boidans provient sans doute de cette route Milan-Valence qui traversait le pays Voconce. Cette route se maintient après la disparition de l’Empire romain et l’évêque de Die s’impose comme nouveau pouvoir : une villa Menglone (résidence) est mentionnée dès 1058, puis le castrum Menglonis (château) est reconnu comme seigneurie épiscopale en 1165 et confirmé à l’évêque en 1178 et 1214, au sommet du Serre des Combes. Profitant d’une vue panoramique et d’une exposition Sud, le château et son enceinte ont été démantelés vers la fin du XVIème siècle au cours des guerres de religions.
Du vieux Menglon au Pied de la vallée
La carte d’État-Major de 1866 permet de voir la structure urbaine de Menglon perché sur la Serre des Combes, ainsi que plusieurs entités distinctes : le hameau de Luzerant en contrebas du ruisseau de Pierron ; le hameau des Tonons, où les constructions sont structurées autour d’un axe viaire principal ; les hameaux des Boidans, des Bialas, des Payas et des Galands, nichés au bord des cours d’eau (zones en vert foncé sur la carte). Ces implantations permettaient aux habitants d’être situés à proximité d’un point d’eau et des routes, dans des tissus urbains médiévaux denses aux habitations regroupées. À ces hameaux, s’ajoutent les bâtiments patrimoniaux du Château de Perdyer et du château St-Ferréol, vieux de plus de 700 ans. Au milieu du XIXème siècle, Menglon comptait presque 900 habitants.
La construction de la Mairie et de l’École en 1889 au croisement des routes en contre-bas initient le « déperchement » du village. Petit à petit, le village initialement implanté en hauteur est déconstruit et reconstruit au début du 20ème siècle au pied de la colline, emplacement plus propice pour les déplacements et l’accès à l’eau, d’où son surnom « Le Pied de la Vallée ». Il en reste aujourd"hui des murs de soutènement, des bouts de remparts, des escaliers, des caves...
5 place de la Mairie
26 410 Menglon
04 75 21 15 70
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