BIENVENUE A MENGLON

 

Menglon (26410) est une commune du Haut-Diois dont le nom pourrait être d'origine celte :

  • le radical MEN- se trouve encore dans les langues néo-celtiques comme le gallois (main), le breton (Mean, Maen), se traduisant par pierre (d’où dolmen, menhir) ou l’écossais, l’irlandais (Main, Muin , Moin) signifiant montagne, rocher ;
  • et -GLON : Rond.

Menglon se traduirait alors par "montagne ronde".

 

Le territoire de 36,47 km² combine quatre types d'espaces allant de 487 m à 1501 m d'altitude:

  • le centre-village et plusieurs hameaux et lieux-dits : Luzerand, Les Gallands, Les Bialats, Les Payats, les Boidans, les Tonnons etc.
  • la plaine agricole à l'ouest offre des paysages ouverts, parsemés de fermes et de serres dessinant le relief ;
  • la forêt du Glandasse à l'est avec notamment la montagne de la Grésière qui offre un magnifique moint de vue ;
  • la vallée de la Drôme et celle du Bez à l’ouest et au nord.

 

Les zones naturelles apportent une richesse de la faune et de la flore, notamment sur le massif de la Grésière et dans la zone Natura 2000 le long du Bez, mais aussi le long des cours d'eau où l'on croise loutres et castors... Les forêts sont peuplées de pin noir d'Autriche, de pin sylvestre, de chêne pubescent et de quelques hêtraies en altitude.

Menglon est une commune particulièrement attractive depuis les années 1980, avec 533 habitant.es dont la moitié est arrivée depuis moins de 10 ans et où les deux-tiers des 370 logements sont des résidences principales.

Après une majorité de retraités, la plupart des Menglonnais.es travaille hors de la commune, comme professions intermédiaires et employés, cadres, artisans-commerçants, et enfin agriculteurs (6%) qui travaillent une superficie de 772 hectares: plantes aromatiques, noyers, pommiers, chênes truffiers, et surtout la vigne - dont près de 99% des 80 ha sont en AOP (Châtillon en Diois, Clairette de Die, Crémant…).

Le Monument aux morts a 100 ans

17/12/2023

Le Monument aux morts a 100 ans

par René Joanin

Utilisant un document de Sylvaine Laborde-Castex, un groupe de menglonnais (C. Gardelle, N. et H. Lagarde, R. Joanin et M. Tessier) organise un week-end autour du centenaire du monument aux morts.
Le samedi soir fut consacré à une conférence par Sylvaine Laborde-Castex sur l'histoire du monument ; le dimanche, la salle du conseil municipal accueillit une exposition rassemblant des objets, lettres, documents, etc. récoltés auprès des familles.
Voici quelques mots pour retracer l'histoire de ce monument portant les noms des 37 Menglonnais morts pendant la 1ère guerre mondiale, « la Der des Der ».

 

L'installation du Monument

Dès la guerre finie, la question du souvenir des combattants, morts comme vivants, se pose. A Menglon, un repas est organisé en octobre 1919, une souscription lancée, une somme de 600 francs allouée par le conseil municipal, « considérant qu'aucun poilu ne doit payer ».
En septembre 1920, le Conseil Municipal menglonnais contacte l'agent voyer cantonal pour une aide administrative. Le 27 novembre 1920 est constitué un « comité pour l'érection d'un monument aux soldats morts pour la patrie » ; sous la présidence du maire M. Chagnard, c'est ce comité qui lancera la souscription publique, suivra le projet et restera en relation avec la « commission artistique départementale » instaurée par l'État.
Un marché de gré à gré est passé en 1921 avec l'entreprise Jacomet du Vaucluse pour la fourniture d'une statue de poilu de 1,60 m. de hauteur. La somme de 3500 francs comprend aussi le scellement et le piédestal en marbre est commandé à l'entreprise dioise Jean Frères ; un artisan menglonnais, Jérémie Favier, intervient aussi.
Huit obus de 155 mm. sont attribués à la commune de Menglon au titre de trophées de guerre, mais il n’y a aucune certitude qu'ils aient été récupérés au Parc d'Artillerie de Lyon.
L'emplacement du monument relève d'un choix politique clair : au plus près de l'école publique et de la Mairie, « sur une des places publiques de Menglon », affirmant ainsi la primauté de la République laïque. D'autres municipalités placeront le monument dans le cimetière ou même devant l'église, leur permettant ainsi d'ajouter un emblème religieux.
Le choix de la statue de Menglon est moins affirmé : le poilu représenté n'est ni revanchard, ni même accablé ou résolument pacifiste  ; il mesure 1,60 m, se tient droit, les deux bras appuyés sur le canon de son fusil (un Lebel 1886 ?) ; ni drapeau, ni flamme, ni coq. Cette statue est d'un « caractère exclusivement commémoratif de gloire, d’héroïsme ; ce monument est de nature à satisfaire tous les goûts et toutes les tendances », comme l'affirment les établissements vauclusiens Jacomet dans leur brochure publicitaire.
A Menglon, la réception des travaux se fait le 27 août 1923 et l'inauguration a lieu le dimanche 10 septembre suivant ; on note « une affluence considérable ». Les personnalités se succèdent pour prononcer leur discours : M. Chagnard, maire, M. Reynaud, sénateur et conseiller général du canton, MM. Nadi, Escoffier et Archimbaud, tous trois députés ; « à l'issue de l'inauguration, un banquet tout amical a réuni de très nombreux convives ».
Beaucoup plus tard, en mai 2013, et sous l'impulsion du maire H. Lagarde, la statue est restaurée et peinte en bleu horizon, couleur des uniformes de 1915. Jusque-là, le pantalon de couleur rouge garance faisait des poilus une cible très facile.


Mais qui sont ces 37 poilus menglonnais inscrits  ?
Leur nom est gravé dans l'ordre chronologique du décès sur le champ de bataille ; sont ensuite inscrits le nom des disparus ou des morts dans les hôpitaux (et dont la date nécessite un jugement). Cela représente 5,5% de la population menglonnaise (720 habitants en 1911, 620 en 1921).    
Les Poilus sont âgés de 20 à 46 ans ; 5 avaient moins de 21 ans (F. Joubert, E. Liotard, E. Cheva, A. Gary et L. Grisal); les 2 plus âgés sont des militaires de carrière (A. Oddon et P. de Rostand) .
Vingt-sept sont natifs de Menglon, d'autres de Glandage (quatre) mais aussi de Boulc, Pennes (Drôme), Bourdeaux, Chateauneuf-sur-Isère, Pernes-Les-Fontaines (Vaucluse) et enfin Marseille. 
Ils sont pour la plupart cultivateurs (27) mais aussi meunier (J. Bernard), menuisiers (H. Maillefaud et J. Marin), mineur (E. Lamande dans les mines de Piémard ?), maçon (G. Aventure) ou boulanger (H. Bourdat) . Trois sont militaires de carrière (J. Chambon, A. Oddon et P. de Rostang)
Comme pour le reste de la France, la moitié d'entre eux meurt pendant les 18 premiers mois du conflit, en 1914 et 1915.
24 sont morts sur le champ de bataille, 10 suite à des blessures, 1 en captivité (A. Gary) et 2 (J. Bernard et E. Sylvestre), très peu après le conflit des suites de blessures de guerre.
Deux familles sont particulièrement touchées par cette guerre : les Bertrand ont perdu trois fils (Elie, Henri et Paul-Clovis) , les Thiers (originaires de Glandage) en ont perdu deux (Auguste et Paul).
N'oublions pas les blessés ne figurant pas sur le monument. Dès 1920, est rédigée une liste provisoire puis une seconde définitive en 1922. Chaque poilu a sa blessure décrite, sa fiche complétée du montant de l'allocation ou d'un pourcentage d'invalidité. Sur les 28 soldats comptabilisés, 3 ont perdu un œil, 7 souffrent de problèmes respiratoires, 12 ont subi l'amputation d'un membre ou ont un membre avec de graves blessures (mains, cuisses, jambes...) ; comment travailler avec de telles séquelles ?  Le Conseil Municipal est d'ailleurs régulièrement interpellé pour aider des familles en grave difficulté financière.

 

Notons par ailleurs que :

  • A. Thiers et J. Marin sont aussi inscrits sur le monument de Glandage. On retrouve le capitaine P. de Rostang sur la plaque de la cathédrale de Die, sur une plaque du caveau familial et enfin sur le monument de sa commune natale de Pernes-les-Fontaines (84). P. Bertrand est aussi sur le monument de St Julien-en-Quint.
  • 6 menglonnais ont été exemptés ou réformés : E. Boeuf, L. Bosc, E. Pestre, C. Guillaume, H. Aventure et L. Bertrand.
  • 7 menglonnais ont été faits prisonniers : H. Rostaing, M. Félix, A. Boeuf, L. Pestre, G. Vieil, Ad. Sylvestre et P. Gontard.
  • F. Joubert meurt le 13 octobre 1918 quelques semaines avant l'armistice ; il a 20 ans. Son frère A. Joubert est revenu de la guerre infirme (prothèse en bois à la place de la jambe droite) ; « grâce » à son infirmité, il bénéficie d'un emploi protégé et vend du tabac dans le vieux Menglon ; il meurt en 1945 à 71 ans. Les deux frères sont inhumés au dépositoire communal.
  • L. Liotard meurt le 14 septembre 1918 ; il a 21 ans !
  • E. Marin meurt à 41 ans en juillet 1918 ; il apprend en 1914 le décès de son fils qui vient de naître, puis la naissance de sa fille en juin 1917. Il échange avec son épouse boidannaise des dizaines de lettres, parfois plusieurs par jour.
  • J. Oddon est le père d'Yvonne Oddon, résistante dans le réseau du Musée de l'Homme.

 

Morts, blessés, invalides : la guerre reste présente dans la vie quotidienne menglonnaise et ce pour de nombreuses années.
On sait maintenant qu'elle ne fut malheureusement pas « la Der des Ders ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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