Menglon (26410) est une commune du Haut-Diois dont le nom pourrait être d'origine celte :
Menglon se traduirait alors par "montagne ronde".
Le territoire de 36,47 km² combine quatre types d'espaces allant de 487 m à 1501 m d'altitude:
Les zones naturelles apportent une richesse de la faune et de la flore, notamment sur le massif de la Grésière et dans la zone Natura 2000 le long du Bez, mais aussi le long des cours d'eau où l'on croise loutres et castors... Les forêts sont peuplées de pin noir d'Autriche, de pin sylvestre, de chêne pubescent et de quelques hêtraies en altitude.
Menglon est une commune particulièrement attractive depuis les années 1980, avec 533 habitant.es dont la moitié est arrivée depuis moins de 10 ans et où les deux-tiers des 370 logements sont des résidences principales.
Après une majorité de retraités, la plupart des Menglonnais.es travaille hors de la commune, comme professions intermédiaires et employés, cadres, artisans-commerçants, et enfin agriculteurs (6%) qui travaillent une superficie de 772 hectares: plantes aromatiques, noyers, pommiers, chênes truffiers, et surtout la vigne - dont près de 99% des 80 ha sont en AOP (Châtillon en Diois, Clairette de Die, Crémant…).
31/05/2025
par René Joanin
Le « Syndicat des Fontaines des hameaux des Payats et Boidans » est créé par les habitants au cours des années 1850.
En janvier 1856, une convention est signée entre ce syndicat et un maçon de Châtillon en Diois ; « le dit Roux se charge de faire tous les travaux selon les clauses et conditions suivantes » Il doit capter l’eau de la source de Font Froide (sous les Bialats) et la conduire vers trois fontaines ; une sur la place des Payats (« l’arbre » d’où jaillissait l’eau et les bassins sont encore visibles) ; deux autres fontaines sont à construire aux Boidans (on les devine sur une façade et sous le bassin existant).
Le cahier des charges de cette convention est précis ; dimensions des « bourneaux » (tuyaux) en terre cuite (diamètre de 5 centimètres puis de 4 centimètres après la division de la canalisation pour les deux hameaux) ; profondeur des tranchées, origine de la chaux, emplacement et dimensions de cinq « maisonnettes » ; ces petites niches fermant à clé étaient destinées au curetage de la conduite et permettaient d’annuler la pression de la colonne d’eau ; une grille est prévue pour arrêter les feuilles et autres débris susceptibles de boucher la canalisation.
Celle-ci part du captage de la source et s'écarte du ruisseau des Boidans avec une pente moins forte ; le partage de la conduite entre Les Payats (1/3 de l’eau) et les Boidans (les 2/3, car il y a plus d'habitants)) se fait au niveau de l’ancien pont-canal (détruit années 1970) : une conduite descend jusqu’à la fontaine des Payats ; une seconde traverse le ruisseau sur le même pont-canal puis délivre l’eau à la première puis seconde fontaine des Boidans.
Les fontaines et leurs deux bassins répondent aussi à des exigences précises : « les bassins auront 2 mètres trente centimètres de longueur en pierre de taille ferré…… l’un aura huitante centimètres de hauteur et le voisin cinquante centimètres…… l’arbre où l’eau doit monter pour jaillir également en pierre de taille*».
Le trop-plein des fontaines se font par « un aqueduc » (comprendre fossé couvert d’une pierre plate).
Le système de répartition des frais de consommation, de réparation et d’entretien des conduites est spécifié: les frais de la partie commune (de la source jusqu’au partage de la conduite) sont répartis en 1/3 pour les habitants des Payats et 2/3 pour ceux des Boidans; puis les habitants de chaque hameau se partagent le reste des frais de leur canalisation propre mais à « proportion de contribution des terrains qui sont exploités ».
La convention fixe le coût des travaux : 2600 francs, soit 800 francs pour les Payats et 1800 francs pour les Boidans ; ces travaux devront être terminés dans les six mois.
Un autre document précise le rôle des syndics élus le 14 janvier 1856 : « ils nommeront tous les ans et au rabais un individu chargé de livrer de l’eau…… à Gillouin Cadet des Gallands » (gratuitement car celui-ci est propriétaire de la source) ; « faire toutes les réparations quelconques » ; ils « devront tenir un registre exact des journées qui y seront employées » ; « faire la répartition du coût entre les habitants*» ; « dans le cas où l’eau….nuirait à quelque propriétaire,….. ils…… emploieront tous les moyens pour éviter le mal. »
Pour toutes ces tâches « leurs journées de surveillance leurs seront compter (sic)».
Cette canalisation et les 3 fontaines vont fonctionner jusqu’en 1936, date où une nouvelle canalisation en fonte sera posée, de nouveaux bassins construits, et l’eau distribuée dans chaque maison.
*en 1910, un habitant de Vercheny est convoqué devant le juge de paix de Châtillon ; pour ne pas s’être acquitté de sa redevance, il reçoit une amende de 14,50 francs.
Documentations personnelles
5 place de la Mairie
26 410 Menglon
04 75 21 15 70
Commission Information & communication