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Prochaines réunions les mardis
10 juin & 8 juillet 2025 (20h30)
Jeudi 5 juin, 18h30
Salle des fêtes, Solaure en Diois
Lundi 16 juin, 18h30
Salle Henri Kubnick, Châtillon-en-Diois
01/01/2023
12/12/2022
Ordre du jour:
30/11/2022
Tout commence très loin et très près !
Si les phénomènes électriques sont connus depuis l’antiquité, leur utilisation remonte au début du 19ème siècle (Volta, 1ère pile en 1800, Barlow 1er moteur en 1822 et surtout Edison, 1ère ampoule puis alternateur en 1879).
Dans une France rurale à plus de 45%, cette nouvelle source d’énergie fait fantasmer le monde agricole et l’exposition universelle de Paris en 1881 foisonne de propositions de machines supposées adaptées aux travaux des champs (labourage, culture nocturne, dressage des chevaux…..).
Pour encadrer cette évolution, l’état vote les lois du 15 juin 1906 puis du 16 octobre 1919.
Chez nous, l’arrivée de l’électricité passe par Châtillon : dès 1920, Basile Gaude construit une usine électrique à Mensac ; un canal conduit l’eau qui, sans passer par une conduite forcée, fait tourner un générateur. Les sociétés «Force et Lumière électrique » et « Gaude et fils » sont en concurrence pour éclairer le village ; mais c’est cette dernière qui va s’imposer en électrifiant en quelques années 11 communes de notre territoire (Châtillon, Menglon, Menée/Treschenu, St Roman, Pont de Quart/Aix, Recoubeau, Montlaur, Montmaur, Barnave, Mensac/Creyers et Laval d’Aix).
En 1926, Basile Gaude installe une seconde usine électrique sur l’Archiane en construisant un barrage à 500 m en amont de Menée. D’autres usines (dont une dans un ancien moulin à eau et une seconde à l’entrée de Mensac côté ouest du pont) seront ultérieurement installées ; certaines fonctionnent encore. L’eau coule dans des canaux puis des conduites métalliques pour gagner en vitesse et puissance ; elle propulse alors un générateur « à bâches » (bâti en fonte conduisant l’eau sur la turbine). Dès après 1920, l’électricité produite est amenée jusqu’à Châtillon par une ligne en fil de fer avec pylônes et poteaux en pin; au début, M Gaude utilise le courant électrique pour faire fonctionner sa perceuse et le soufflet de la forge ; il s’éclaire aussi avec une ampoule. Très rapidement, des demandes de châtillonnais affluent.
A Menglon, le conseil municipal se réunit en session extraordinaire le 14 avril 1924 et vote une motion pour l’électrification de la commune ; cette motion demande l’aide technique et financière de l’état : un second courrier (16 mai 1924) rappelle que le projet concernera 2000 habitants et 130 familles.
Des sociétés d ‘électrification ont déjà offert leurs services (par exemple, la société parisienne Gilbert et Compagnie en mai 1923) mais Basile Gaude s’est d’ores et déjà engagé à fournir le courant électrique.
Un syndicat intercommunal d’électrification est créé avec les communes de Recoubeau et St Roman ; ce syndicat est reconnu officiellement par le préfet le 13 juillet 1925 ; son siège est à Menglon et cette commune y adhère le 30 mai 1926.
Le montage du projet technique
Le dossier technique est préparé par l’ingénieur du génie rural en janvier 1926 : il prévoit 16,5 Km de ligne Haute Tension (5000 volts), 8,6 Km de lignes Basse Tension (200 volts) et 10 transformateurs.
M. l’ingénieur note par ailleurs que l’utilisation de fil en fer (plutôt que le cuivre) baisserait le coût global de 30 000 francs et que ce serait un choix technique à discuter avec M. Gaude.
De son côté, le 11 octobre 1926, le Conseil municipal demande à la préfecture « qu’il y a lieu d’émettre un avis favorable à la mise en enquête immédiate des propositions présentées par M Gaude et fils » ; cela permet d’accélérer les démarches administratives et facilite les relations avec les riverains et propriétaires ; c’est ce que fait le préfet le 3 janvier 1927.
Le montage du dossier financier
Le projet est budgétisé à 266 000 francs (mais il coûtera en définitive 320 138 francs aux communes) ; le concessionnaire gardera à sa charge 44 000 francs, l’état financera par ailleurs le projet (par subventions directes ou facilités d’emprunts), et le restant sera payé par les 3 communes au prorata de leur population (90 00 francs pour Menglon et ses 620 habitants).
Mais cette dépense représente une somme importante pour de petites communes rurales et le syndicat et les municipalités doivent recourir à des emprunts :
• Le 11 octobre 1926, un 1er emprunt pour les trois communes d’un montant de 181 000 francs (1810 actions de 100 francs) est voté, pour une durée de 30 ans et avec une rémunération de 6%.
• En septembre 1927, un 2nd emprunt visant à faire le joint avec le versement des subventions nationales est proposé à la population ; c’est un emprunt à court terme, 2 ans, d’un montant de 51 200 francs ; on reconnaît beaucoup de menglonnais parmi les souscripteurs.
Un cahier des charges est rédigé et signé par Basile Gaude et le président du Syndicat le 20 février 1927. La concession a une durée de 30 ans ; le document précise les prix qui devront être appliqués et quelques données techniques :
• Pour les particuliers : possibilité d’avoir un contrat au forfait (2,50 francs par mois pour 2 ampoules de 11 bougies), ou de payer à la consommation avec la pose d’un compteur (0,95 francs le KW/h).
• Pour un usage industriel ou agricole, les prix s’échelonnent de 0,40 à 0,60 francs selon la puissance souscrite ; mais interdiction d’utiliser le courant de 17H à 8 H le lendemain.
• Des réductions de tarif (20 ou 30%) sont prévues pour les bâtiments publics (les 3 écoles, la mairie) ou l’éclairage public.
• Des pénalités sont prévues en cas de chute de puissance, d’interruption de courant, ou de non-respect d’une clause du cahier des charges.
La réalisation du réseau
Basile Gaude organise les travaux avec 3 équipes, une première (5 ouvriers) s’occupe du réseau, une seconde (5 ouvriers) pose les installations domestiques, enfin une troisième prépare le travail en atelier.
En 1927, une dizaine de pylônes métalliques sont installés : ils sont situés successivement sur la rive droite du Bez après Châtillon, pont de Menglon, Les Payats, Menglon, quartier Le Pouyet (puis St Roman), Recoubeau (gare puis village), Luzerands ; entre deux pylônes sont intercalés des poteaux en pin ; des fils nus (en cuivre ou en acier galvanisé) traversent tout le territoire menglonnais ; la ligne haute tension part de Châtillon, puis distribue six transformateurs (qui baissent la tension de 5000 volts à 200 volts) ; un transformateur pour Les Payats et Les Boidans ; un autre transformateur pour Les Bialats et Les Gallands ( entre ces deux hameaux); un troisième transformateur est situé près du monument aux morts pour Menglon Village. De là, une ligne haute tension repart vers Luzerands qui reçoit un quatrième transformateur ; un autre est installé vers Le Pouyet (puis St Romans) et un dernier vers La Tonnesse et Recoubeau (gare puis village). Concernant les Gallands, des doutes avaient été exprimés car « le courant électrique n’y arriverait jamais, ça montait trop » !!!!
Les poteaux en pin livrés en gare de Recoubeau par une entreprise de Gap nécessitaient de fréquentes réparations (pose de socles en béton au pied par exemple) et les transformateurs étaient très sensibles à la foudre; remplacer un appareil de près de 100 KG en tête de pylône était périlleux et la montée aux poteaux nécessitait l’utilisation de grappins fixés aux chevilles.
Les travaux avancent rapidement et le 22 octobre 1927, Basile Gaude écrit à l’ingénieur du génie rural pour faire un point d’étape : l’installation est finie à St Roman (« nous mettrons le courant d’ici quelques jours ») ; le quartier de la gare à Recoubeau a le courant et « je vais commencer le passage souterrain du chemin de fer » ; quant à Menglon village, la lumière électrique brille depuis les premiers jours de septembre, le samedi soir veille de la fête votive et « c’était du délire pour tous ces gens ». Mais Basile Gaude est taquin : « façon de régaler, j’avais dit à quelqu’un que je n’avais qu’une quinzaine de lampes, avec recommandation de ne pas le dire ; mais une heure après, j’étais envahi par des clients ; ils supplient au moins une lampe pour la salle à manger. Pour en finir, tout le monde a été servi …. ».
Bien entendu, l’éclairage public n’est pas oublié et une lampe est installée dans chacun des 7 hameaux.
Quelques mois après, le réseau est contrôlé et le 14 août 1929, le préfet rappelle à Basile Gaude qu’il doit suivre les prescriptions légales de sécurité ; il lui demande de « revoir le branchement d’un particulier aux Gallands », lui rappelle que « les poignées des interrupteurs à haute tension sont à isoler », que «des affiches sont à poser sur les pylônes supportant les transformateurs » et enfin que les consignes concernant « la traversée de la ligne du tramway à vapeur » sont à respecter : toutes ces erreurs devront être « corrigées avant le 15 septembre 1929 ».
Si les hameaux sont rapidement électrifiés, les fermes isolées (« les écarts ») devront attendre quelques années : mais dès 1930, le maire demande une aide technique (auprès du génie rural) et des subventions (auprès de l’état) pour l’électrification de 35 fermes isolées : des études sont menées par l’ingénieur du génie rural et les travaux seront terminés les années suivantes avec l’installation de deux transformateurs supplémentaires (près du château de St Ferréol et à Blanchon)
Ce n’est qu’en 1937 que l’école et la mairie soient munies d’une installation avec points d’éclairage et prises électriques.
Mais tout ne va pas toujours simplement :
• Dans 2 lettres de janvier 1927 à l’ingénieur, Basile Gaude parle d’une réunion publique mouvementée (on lui demande de baisser les prix…..) et de la menace de Recoubeau de « se retirer du syndicat » si la ligne n’est pas en cuivre.
• Le 26 août 1927, le maire M. Rambaud demande à M. l’ingénieur du Génie Rural de venir au plus tôt car il apparaît que « la longueur des fils est incorrecte ainsi que la répartition des charges entre les communes ».
• En décembre 1928, 3 habitants du hameau de Perdyers font une demande de branchement sur le réseau; le conseil municipal leur répond vertement, que tout d’abord ils n’ont porté « aucune remarque sur les documents de l’enquête publique », que « deux d’entre eux ne sont ni domiciliés ni électeurs » sur la commune, que « le prix du cuivre a augmenté » obligeant à revoir le projet initial à la baisse et qu’enfin, ils peuvent bien prendre « les frais à leur charge » (comme d’autres). C’est d’ailleurs ce que ces habitants se résoudront à faire ; mais ils devront demander à M Archimbaud, député local, d’intervenir pour recevoir leurs subventions promises (lettre du 17/11/1933).
• Enfin, il est fait appel à un avocat grenoblois (mais pour quelles missions ?).
Les installations domestiques
Dans les hameaux, les lignes passent de maisons en maisons en aérien et les fils nus sont supportés par des isolateurs en porcelaine ou verre (les « tasses »). Dans les maisons, l’électricité est distribuée dans les pièces par des fils enrobés de tissu et cachés dans des moulures en bois ; des « tabatières » de sécurité (en porcelaine avec un fil en plomb qui fond si surtension) protègent l’installation; ne sont prévus que des points d’éclairage et peu de prises électriques car les appareils en nécessitant sont encore rares. Dans les caves, plus humides, les fils sont conduits dans des tubes métalliques bituminés.
La commercialisation
La facturation se fait soit selon la consommation si un compteur a été posé, soit au forfait selon le nombre d’ampoules ; d’ailleurs existait un interrupteur (appelé « chambre d’hôtel ») qui permettait au client de n’allumer qu’une seule ampoule à la fois même en cas de pose de plusieurs ampoules : le forfait était donc moins cher.
M. Gaude faisait mensuellement 2 fois la tournée des clients, une 1ère fois pour relever les consommations et une 2nde fois pour donner la facture et être payé.
En 1946, presque la totalité des habitants de la commune sont dotés de l’électricité, alors que ce n’est le cas que de seulement 50% de la Drôme. C’est en 1961 que Menglon quitte le Syndicat d’électrification de St Roman et Recoubeau ; la commune intègre alors le Syndicat Intercommunal d’Electrification du Diois puis le Syndicat départemental des énergies de la Drôme (SDED).
Sources :
• Archives municipales de Menglon : 4o1, fonds annexe,
• Archives municipales de St Roman : 1o6
• Archives départementales de la Drôme : 1z227, 7m753, 7m754
• Journal de Die du 17/09/1927
Pour aller plus loin :
• Revue drômoise n° 546 (juin 2012, histoire de l’électrification dans la Drôme).
• La Ruche d’Or de l’Invisible, Jean Oddoz ; imprimerie Cayol.
• Chroniques de l’ancien temps, Jean Oddoz, imprimerie Cayol.
• Carnet de la mémoire châtillonnaise , Danièle Haeringer, association Arts et Vigne, juin 2013, tome 2.
• Site Cairn-Info
Remerciements à
• René Gaude pour sa mémoire sans défaillance.
• Mme Valérie Magnan, archiviste, pour son aide technique.
28/11/2022
Un projet d'exposition de photos et de documents d'archives de Menglon va se créer. Si vous voulez participer à l'élaboration de cet évènement, vous êtes les bienvenues à la première réunion publique qui aura lieu le mardi 29 novembre à 20 h à la Mairie.
30/10/2022
30/10/2022
24/10/2022
Ordre du jour:
22/10/2022
19/09/2022
Ordre du jour:
- Admission en non-valeur produits irrécouvrables : budget principal
- Admission en non-valeur produits irrécouvrables : budget eau
- Longueur de la voirie communale
- Contrat assurance des risques statutaires
- Rénovation mur de l'école de Menglon
- Aide financière (SDED) pour isolation par portes palières des bâtiments communaux
- Modification des statuts du syndication départemental de télévision de la Drôme
- Achat d'un ordinateur et logiciels pour service civique
- Questions diverses
05/07/2022
19/06/2022
17/06/2022
Le groupe Matrimoine-en-Diois a le plaisir de vous inviter à un évènement autour d'une femme remarquable, originaire de Menglon, Yvonne Oddon.
IL FALLAIT MARCHER
Samedi 18 juin 2022 de 17h à 18h30 aux Payats, Menglon
déambulation commémorative en hommage à Yvonne Oddon
Le 18 juin 2022, nous allons commémorer le 120ème anniversaire d'Yvonne Oddon, bibliothécaire avant-gardiste et grande dame de la Résistance. Elle nous a dit : « Il fallait marcher » expliquant ainsi sa participation à la Résistance. Nous prenons cette phrase à la lettre et nous vous proposons une déambulation d'une heure et demie pour retracer avec vous la vie d'Yvonne Oddon. Nous finissons avec un apéritif offert par la mairie de Menglon.
Un évènement organisé par un groupe d’habitantes et d’habitants de Menglon et le projet associatif Matrimoine-en-Diois avec le soutien de la mairie de Menglon et en partenariat avec La Buen’aventure. Avec le soutien des Amis du Musée de l’Homme.
Tous nos remerciements aux familles Oddon-Rey-Fine pour l’aide apportée.
Une initiative de Gudrun Mattes pour Matrimoine-en-Diois.
Pensez aux chaussures robustes, à une protection solaire, de l'eau et prenez éventuellement une petite chaise pliable avec vous !
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5 place de la Mairie
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