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Aide numérique

01/02/2023

Aide numérique

 

Formation BAFA

31/01/2023

Formation BAFA

Nouveautés pour le BAFA 2023:

 

·         L'Etat a avancé l'âge mini pour débuter la formation BAFA à 16ans

·         La CCD élargit les formations sur le territoire éligibles à l'aide CCD avec les formations générales réalisées par le centre de vacances Couleur Nature à Lus-la-Croix-Haute

·         AROEVEN va proposer une formation approfondissement à Die à la Cité scolaire (sous réserve), Couleur Nature en propose aussi , cf dates encadré ci-dessous, les formations d'approfondissement sont non aidées par la CCD car bien financées par la CAF.

·         La CCD augmente sa participation à 220€ et son budget prévisionnel annuel dédié à cette action de 4800 à 7100€, sous réserve du vote du budget au conseil communautaire de mars 2023.

 

Retrouvez-ici la plaquette informative 2023

La Restauration des Terrains de Montagne, ou le reboisement de Menglon

30/01/2023

La Restauration des Terrains de Montagne, ou le reboisement de Menglon

Le premier recul des forêts

Dès le XIIème siècle, le pouvoir central se préoccupe de l'état des forêts françaises ; plus tard, c'est Colbert qui réorganise le service de gestion des forêts, dans le but essentiel de ne plus importer le bois pour la construction de la marine de guerre.

Déjà en 1730, les commissaires chargés de la « réformation des bois » (ordonnée par le roi en 1699) signalent dans leur procès-verbal que la communauté de Menglon ne possède que 10 stérées (soit moins de 3 hectares) de mauvaises broussailles (hêtres et noisetiers).
Lors de la rédaction de leurs réponses à l’enquête de 1789 (appelés Cahiers de Doléances dans d'autres provinces), les Menglonnais signalent que « la communauté avait quelques bois [illisible] ou  fayards mais ils ont été totalement détruits […] ».

Car l'accroissement de la population des XVIIIème et XIXème siècles demande plus de terres arables, de pâturages, de bois (chauffage, constructions, charbon de bois pour les fonderies, troncs pour les conduites d'eau). Il faut aussi parler des troupeaux de caprins accusés de brouter les arbustes, les jeunes plans et les branches basses. Les essartages (déboisements) se multiplient sur des coteaux de plus en plus hauts.

Années après années, le recul des forêts atteint une côte d'alerte avec des conséquences désastreuses pour une population à 80% rurale : érosions, crues, inondations, disparitions ou détériorations des terres agricoles.
Déjà en 1849, des propriétaires des Gallands (hameau de Menglon) s'adressent au sous-préfet car ils craignent que leurs propriétés de Combe Reygnier et des Couëtes soient « englouties » par des coulées de boue venant de parcelles déboisées. Le sous-préfet de Die demande donc au Maire (si la commune est bien propriétaire des parcelles incriminées), « qu'il y soit fait défense d'arracher des bois et d'introduire des bestiaux pour les pâturages ». Mais il rappelle plus loin que le Maire ne pourrait intervenir si « ces propriétés étaient privées, attendu que chacun jouit de disposer […] de son bien ».

 

Les lois de Restauration des Terrains de Montagne

En 1860, 1864 puis 1882, trois lois sur La Restauration des Terrains en Montagne (RTM) sont votées pour lutter contre le déboisement. Mais ces 3 lois sont parfois accueillies dans l'hostilité car les enjeux ne sont pas anodins pour les habitants, agriculteurs, bergers, qui  ont peur de  perdre des surfaces de culture ou de pâturage  ; si les habitants de Menglon, Luc, Jonchères, expriment leur satisfaction, (même réservée sur le tracé des périmètres de reboisement), d'autres communes (Glandage,  Treschenu, Jonchères.....) refusent l'application de ces lois, mais sans succès ; ils expriment leurs craintes, souvent justifiées, que leurs troupeaux soient interdits de pacage (pâturage) et que certaines parcelles privées ne soient enclavées dans les périmètres de reboisement, empêchant les troupeaux d'y accéder sans commettre de délit ou sans passer dans le lit d'un ruisseau ; ceci au risque que « les troupeaux et les adolescents qui les conduisent ne soient noyés ». Leurs craintes semblent justifiées puisque que, dans le Diois, les troupeaux d'ovins ont déjà diminué de 10% entre 1852 et 1862.
La sous-préfecture suit le dossier de près : le 1er tracé du périmètre de reboisement est repoussé et il est demandé que tous les travaux soient faits sans priver les habitants de leurs pâturages ; un 2nd tracé sera finalement validé en 1865.
Sous la supervision de forestiers (qui seront chasseurs-forestiers dépendant du ministère des armées pendant quelques années), plusieurs campagnes successives sont organisées pour reboiser le Diois et notre commune. Beaucoup sont effectuées sur Piémard, autour des Boidans (hameau de Menglon)  mais surtout dans les vallons du Pinet , du Mian et sur les environs de Luzerands  : engazonnements,  plantations ou semis (graines de pins sylvestre venant de Sylésie, épicéas, pins noirs, aulnes de Corse à feuilles en cœur...) ; dans d'autres communes, on trouvera aussi des acacias, des frênes, des érables....
D'autres travaux de reboisement obligatoire sont à la charge des propriétaires ; seuls sont fournis gratuitement les plans, glands ou graines, mais avec des pénalités si le délai de plantation prescrit est dépassé.

 

Le suivi du reboisement

En 1875, 3 membres du conseil général de la Drôme sont missionnés pour analyser ces travaux de reboisement ; dans leur rapport, ils notent que la population « se prononce énergiquement pour la mise en défends  de toutes les parcelles en ruine […] et manifeste ses sentiments contre les tranchées ameublissantes  qu'elle considère comme des causes d'éboulements ». « Nous pensons que des parcelles de Combe-Régnier ou des Gallands n'ont été englobées [dans le périmètre de reboisement] que par des études incomplètes ».
Plus loin encore, ils regrettent que les périmètres de reboisement n'aient pas été communiqués à la Mairie et aux habitants ; ils signalent qu'aucun barrage n'a été construit sur le ruisseau du Pinet malgré l'absolue nécessité et que les 40 barrages érigés sur tout le coteau de la Sudière (les coteaux rive droite du torrent du Pinet) « inspirent une grande défiance aux habitants ». C'est dans le secteur du col Pinet que les rapporteurs croisent une équipe de quinze ouvriers forestiers italiens. 
Enfin, ils font part d'une note « revendicative » signée par le Maire de Menglon et 7 conseillers municipaux ; ces signataires se plaignent, entre autre chose, des méthodes de reboisement et du peu de concertation avec les services des eaux et forêts ; ils demandent de plus que « le gazonnement soit préféré à tout autre procédé, avec le concours de plantes naturelles ».
Plus globalement, ils jugent la politique de reboisement dispendieuse (et spécialement pour les communes qui reçoivent une aide sous forme d'emprunts à rembourser !!!)  et sans concertation ; ils sont très sévères quant au choix de creuser des longues tranchées parallèles pour planter les jeunes arbres alors que la technique par « potets » aurait été beaucoup moins dégradante pour le sol.
Comble du comble, ces mêmes rapporteurs signalent que sur la proche commune de Treschenu, des chênes ont perdu 30 cm de hauteur depuis leur plantation tant « on s'était fourvoyé dans le choix des essences ».

Les critiques à l'encontre des agents et de l'administration en charge des forêts sont récurrentes : déjà en 1824, le conseil municipal de Menglon avait demandé au sous-préfet d'organiser une réunion car les forestiers étaient accusés « d'abus », « de dresser des procès-verbaux illégaux ». Plus tard en 1830, il leur fut demandé des éclaircissements quant à « la gestion et la police des bois du Pinet » ; encore plus tard en 1864, des habitants s'étaient plaints « que le reboisement a été fait sur leurs parcelles aux Gallands ».

Pourtant, les gardes forestiers ne sont pas laissés sans surveillance hiérarchique ; ils doivent quotidiennement remplir leur « carnet de triage  » : avec la date et le nom du secteur visité, les gardes notaient le plus souvent « rien vu, rien de neuf, rien constaté ». Mais on peut aussi trouver « échenillage   […],  avons notifié douze copies de procès-verbal de pâturage […] et renvoyé l'original […] à M. l'Inspecteur de Die […]  PV contre Galland David coupable d'avoir coupé de la lavande avec une serpette ».

 

Les premiers effets lents mais réels

De 1884 à 1910, l'État étend encore ses périmètres par l'achat de nombreuses parcelles (à Cerne, Bouleron, Piemard), privées ou communales, enclavées ou en limites des forêts domaniales.
Mais tous ces travaux sont longs à produire des effets significatifs : les cartes postales d'alors montrent les coteaux de Piémard, Serre Marcel, La Grésière complètement déboisés.
Il n'est donc pas étonnant qu'en janvier 1899, une forte crue « renverse la digue d'un barrage et un énorme volume de déjection [se soit] déposé au milieu du lit » du torrent du Pinet. Le conseil municipal délibère en février suivant et vote un financement de 400 francs pour la réfection de ce barrage , avec une participation de 300 francs de la part des habitants des Gallands.
Encore aux Gallands, début août 1901, le ruisseau du Mian sort de son lit ; dès le 11 août, le conseil municipal demande aux agents forestiers de rédiger un projet de canalisation du ruisseau , d'en surveiller les travaux mais aussi de les payer sur le compte de la RTM ; les propriétaires riverains ne payeront qu'une petite partie.

Ces travaux ont été coûteux et représente « une énormité de dépenses » décidées unilatéralement par l'état ;  « 56 000Fr pour Menglon […] avec un taux d'intérêt de 5%. ce n'est plus de l'obération, c'est de l'écrasement » !

Mais soyons justes ; une commune limitrophe comme Luc en Diois a « approuvé complètement les dispositions […] et les réclamations paraissent avoir toujours été écoutées ».
Autre constat positif : à l'automne 1872, de fortes pluies provoquent à Châtillon en Diois de graves dégâts ; « la route départementale n°8 a été détruite à 17 endroits, une passerelle a été emportée, des digues ont été renversées » ; si le ruisseau Lagier n'est pas « venu », il « faut attribuer son innocuité à la présence de barrages. »
Et encore : en 1873 Monsieur le conservateur des Eaux et Forêts note avec satisfaction « que l'opinion publique se prononce de plus en plus en faveur de cette grande entreprise et que les communes sollicitent à l'envi les secours de l'administration forestière ».
Les rapporteurs du Conseil Général notent eux-mêmes que « c'est avec raison que par les lois de 1860 et 1864, on a donné un caractère d'utilité publique au reboisement et au gazonnement avec une série de mesures que ni les communes ni les particuliers [ne pourraient appliquer avec] toute la persévérance et l'esprit de suite nécessaires. »

 

La dernière campagne de reboisement des années 1950

Quelque décennies plus tard, fin des années 1950, l'Office National des Forêts rachète les parcelles de la ferme de Pierron (ferme de Menglon située à 1000m d'altitude sur Serre Marcel et abandonnée peu de temps avant) ; une équipe d'une dizaine de jeunes de la commune est embauchée pour reboiser le secteur : « On partait tôt le matin avec notre casse-croûte de midi et une pioche ; une pépinière « volante  » avait été organisée et  un garde-forestier distribuait les petits plans de pin noir d'Autriche  et supervisait notre travail » expliquent M. Oran et I. Achard. « Deux ans plus tard, je faisais partie de l'équipe qui désherbait autour des jeunes pins ; l'argent gagné m'a servi à passer le permis de conduire ! » se rappelle JL Pestre. « J'ai aussi participé à la construction d'un ouvrage sur le ruisseau de Mian en entrecroisant des troncs de pin avec des poutres en acier plantées dans le lit du ruisseau ».

Mais après le déboisement provoqué par l'homme, après la « résurrection » des forêts grâce à une politique volontariste, comment les arbres de notre territoire vont-ils s'adapter face à un dernier défi : le réchauffement climatique ?

 

     

 

 

 

Documentation :
•    Archives de Menglon 3D1,3D2,3D3, MN6
•    Archives départementales : 7M928,7M, 15PM 16PM
•    Rapport sur le reboisement au CG de la Drôme, Félix Germain, 1873 (collection personnelle)
•    Entretien avec un garde-forestier retraité pour relecture et conseils; merci !
•    Chroniques Dioise N°31 et 32 (juillet et décembre 2019)


Pour aller plus loin :
•    podcast France Culture « le cours d'histoire, histoires de forêts, n°1, 2, 3 et 4 »,
•    Média-Citoyen-Demain, article « vivifiant » de Gilbert David le 1er mars 2021.
•    Chroniques Dioises n°31 (décembre 2022), n° 31 (juillet 2019)
•    R Blanchard, Reboisement dans les préalpes du Sud, Revue de géographie alpine 1944, Persée.

Accompagnement femmes enceintes

26/01/2023

Accompagnement femmes enceintes

Première cérémonie de voeux: Une équipe au travail

20/01/2023

Première cérémonie de voeux: Une équipe au travail

Accompagnement proche aidant

14/01/2023

Accompagnement proche aidant

Voeux de la Mairie

13/01/2023

Voeux de la Mairie

Arrêté de voirie

02/01/2023

Arrêté de voirie

Conseil Municipal

13/12/2022

Conseil Municipal

Ordre du jour:

  • Décision modificative n°1 - Budget de l'eau 2022
  • Décision modificative n°1 - Budget principal 2022
  • Convention de partenariat GAPE 2022 et GAPE 2023-2025
  • Convention de déneigement P. BERTHET
  • Convention de déneigement M. BERTHET
  • O.N.F :  *Présentation de la révision d'aménagement 2022 *Diagnostic foncier à l'aménagement 2022 *Aménagement de la forêt communale de Menglon 2022 - 2041
  • Activités extra-scolaire année 2022-2023 RPI Châtillon-Menglon
  • Prise en charge de la formation PSC1 aux élus présents et à 3 habitants de la commune de Menglon
  • Frais de scolarité Luc en Diois 2021-2022
  • Questions diverses

L'électrification de Menglon

01/12/2022

L'électrification de Menglon

Tout commence très loin et très près !

Si les phénomènes électriques sont connus depuis l’antiquité, leur utilisation remonte au début du 19ème siècle (Volta, 1ère pile en 1800, Barlow 1er moteur en 1822 et surtout Edison, 1ère ampoule puis alternateur en 1879).
Dans une France rurale à plus de 45%, cette nouvelle source d’énergie fait fantasmer le monde agricole et l’exposition universelle de Paris en 1881 foisonne de propositions de machines supposées adaptées aux travaux  des champs (labourage, culture nocturne, dressage des chevaux…..).
Pour encadrer cette évolution, l’état vote les lois du 15 juin 1906 puis du 16 octobre 1919.
Chez nous, l’arrivée de l’électricité passe par Châtillon : dès 1920, Basile Gaude construit une usine électrique à Mensac ; un canal conduit l’eau qui, sans passer par une conduite forcée, fait tourner un générateur. Les sociétés «Force et Lumière électrique » et  « Gaude et fils » sont en concurrence pour éclairer le village ; mais c’est cette dernière qui va s’imposer en électrifiant en quelques années 11 communes de notre territoire (Châtillon, Menglon, Menée/Treschenu, St Roman, Pont de Quart/Aix, Recoubeau, Montlaur, Montmaur, Barnave, Mensac/Creyers et Laval d’Aix).
En 1926, Basile Gaude installe une seconde usine électrique sur l’Archiane en construisant un barrage  à 500 m en amont de Menée. D’autres usines (dont une dans un ancien moulin à eau et une seconde à l’entrée de Mensac côté ouest du pont) seront ultérieurement installées ; certaines fonctionnent encore. L’eau coule dans des canaux puis des conduites métalliques pour gagner en vitesse et puissance ; elle propulse alors un générateur « à bâches » (bâti en fonte conduisant l’eau sur la turbine).  Dès après 1920, l’électricité produite est amenée jusqu’à Châtillon par une ligne en fil de fer avec pylônes et poteaux en pin; au début, M Gaude utilise le courant électrique pour faire fonctionner sa perceuse et le soufflet de la forge ; il s’éclaire aussi avec une ampoule. Très rapidement, des demandes de châtillonnais affluent.

A Menglon, le conseil municipal se réunit en session extraordinaire le 14 avril 1924 et vote une motion pour l’électrification de la commune ; cette motion demande l’aide technique et financière de l’état : un second courrier (16 mai 1924) rappelle que le projet concernera 2000 habitants et 130 familles.
Des sociétés d ‘électrification ont déjà offert leurs services (par exemple, la société parisienne Gilbert et Compagnie en mai 1923) mais Basile Gaude s’est d’ores et déjà engagé à fournir le courant électrique.
Un syndicat intercommunal d’électrification est créé avec les communes de Recoubeau et St Roman ; ce syndicat est reconnu officiellement  par le préfet le 13 juillet 1925 ; son siège est à Menglon  et  cette commune y adhère le 30 mai 1926.

 

Le montage du projet technique

Le dossier technique est préparé par l’ingénieur du génie rural en janvier 1926 : il prévoit 16,5 Km de ligne Haute Tension (5000 volts), 8,6  Km de lignes Basse Tension (200 volts) et 10 transformateurs.
M. l’ingénieur note par ailleurs que l’utilisation de fil en fer (plutôt que le cuivre) baisserait le coût global de 30 000 francs et que ce serait un choix technique à discuter avec M. Gaude.
De son côté,     le 11 octobre 1926, le Conseil municipal demande à la préfecture « qu’il y a lieu d’émettre un avis favorable à la mise en enquête immédiate des propositions présentées par M Gaude et fils » ; cela permet d’accélérer les démarches administratives et facilite les relations avec les riverains et propriétaires ; c’est ce que fait le préfet le 3 janvier 1927.

 

 

Le montage du dossier financier

 Le projet est budgétisé à 266 000 francs  (mais il coûtera en définitive 320 138 francs aux communes) ; le concessionnaire gardera à sa charge 44 000 francs, l’état financera par ailleurs le projet (par subventions directes ou facilités d’emprunts), et le restant sera payé par les 3 communes au prorata de leur population (90 00 francs pour Menglon et ses 620 habitants).
Mais cette dépense représente une somme importante pour de petites communes rurales et le syndicat et les municipalités doivent recourir à des emprunts :
•    Le 11 octobre 1926, un 1er emprunt pour les trois communes d’un montant de 181 000 francs (1810 actions de 100 francs) est voté, pour une durée de 30 ans et avec une rémunération de 6%.
•    En septembre 1927, un 2nd emprunt visant à faire le joint avec le versement des subventions nationales est proposé à la population ; c’est un emprunt à court terme, 2 ans, d’un montant de 51 200 francs ; on reconnaît beaucoup de menglonnais parmi les souscripteurs.

Un cahier des charges est rédigé et signé par Basile Gaude et le président du Syndicat le 20 février 1927. La concession a une durée de 30 ans ; le document précise les prix qui devront être appliqués et quelques données techniques :
•    Pour les particuliers : possibilité d’avoir un contrat au forfait (2,50 francs par mois pour 2 ampoules de 11 bougies), ou de payer à la consommation avec la pose d’un compteur (0,95 francs le KW/h).
•    Pour un usage industriel ou agricole, les prix s’échelonnent de 0,40 à 0,60 francs selon la puissance souscrite ; mais interdiction d’utiliser le courant de 17H à 8 H le lendemain.
•    Des réductions de tarif (20 ou 30%) sont prévues pour les bâtiments publics (les 3 écoles, la mairie) ou l’éclairage public.
•    Des pénalités sont prévues en cas de chute de puissance, d’interruption de courant, ou de non-respect d’une clause du cahier des charges.

 

La réalisation du réseau

Basile Gaude organise les travaux avec 3 équipes, une première (5 ouvriers) s’occupe du réseau, une seconde (5 ouvriers) pose les installations domestiques, enfin une troisième prépare le travail en atelier.
En 1927, une dizaine de pylônes métalliques sont installés : ils sont situés successivement sur la rive droite du Bez après Châtillon, pont de Menglon, Les Payats, Menglon, quartier Le Pouyet (puis St Roman),  Recoubeau (gare puis village), Luzerands ; entre deux pylônes sont  intercalés des poteaux en pin ;  des fils nus (en cuivre ou en acier galvanisé) traversent tout le territoire menglonnais ; la ligne haute tension part de Châtillon, puis distribue six transformateurs (qui baissent la tension de 5000 volts à 200 volts) ; un transformateur pour Les Payats et Les Boidans ; un autre transformateur pour Les Bialats et Les Gallands ( entre ces deux hameaux); un troisième transformateur est situé près du monument aux morts pour Menglon Village. De là, une ligne haute tension repart vers Luzerands qui reçoit un quatrième transformateur ; un autre est installé vers Le Pouyet (puis St Romans) et un dernier vers La Tonnesse et Recoubeau (gare puis village). Concernant les Gallands, des doutes avaient été exprimés car « le courant électrique n’y arriverait jamais, ça montait trop » !!!!

Les poteaux en pin livrés en gare de Recoubeau par une entreprise de Gap nécessitaient de fréquentes réparations (pose de socles en béton au pied par exemple) et les transformateurs étaient très sensibles à la foudre; remplacer un appareil de près de 100 KG en tête de pylône était périlleux et la montée aux poteaux nécessitait l’utilisation de grappins fixés aux chevilles.
Les travaux avancent rapidement et le 22 octobre 1927, Basile Gaude écrit à l’ingénieur du génie rural pour faire un point d’étape : l’installation est finie à St Roman (« nous mettrons le courant d’ici quelques jours ») ; le quartier de la gare à Recoubeau a le courant et « je vais commencer le passage souterrain du chemin de fer » ; quant à Menglon village, la lumière électrique brille depuis les premiers jours de septembre, le samedi soir veille de la fête votive et « c’était du délire pour tous ces gens ». Mais Basile Gaude est taquin : « façon de régaler, j’avais dit à quelqu’un que je n’avais qu’une quinzaine de lampes, avec recommandation de ne pas le dire ; mais une heure après, j’étais envahi par des clients ; ils supplient au moins une lampe pour la salle à manger. Pour en finir, tout le monde a été servi …. ».

Bien entendu, l’éclairage public n’est pas oublié et une lampe est installée dans chacun des 7 hameaux.

Quelques mois après, le réseau est contrôlé et le 14 août 1929, le préfet rappelle à Basile Gaude qu’il doit suivre les prescriptions légales  de sécurité ; il lui demande de « revoir le branchement d’un particulier aux Gallands », lui rappelle que « les poignées des interrupteurs à haute tension sont à isoler », que «des affiches sont à poser sur les pylônes supportant les transformateurs » et enfin que les consignes concernant « la traversée de la ligne du tramway à vapeur » sont à respecter : toutes ces erreurs devront être « corrigées avant le 15 septembre 1929 ».

Si les hameaux sont rapidement électrifiés, les fermes isolées (« les écarts ») devront attendre quelques années : mais dès 1930, le maire demande une aide technique (auprès du génie rural) et des subventions (auprès de l’état) pour l’électrification de 35 fermes isolées : des études sont menées par l’ingénieur du génie rural et les travaux seront terminés les années suivantes     avec l’installation de deux transformateurs supplémentaires (près du château de St Ferréol et à Blanchon)
Ce n’est qu’en 1937 que l’école et la mairie soient munies d’une installation avec points d’éclairage et prises électriques.

Mais tout ne va pas toujours simplement :
•    Dans 2 lettres de janvier 1927  à l’ingénieur, Basile Gaude parle d’une réunion publique mouvementée (on lui demande de baisser les prix…..) et de la menace de Recoubeau de « se retirer du syndicat » si la ligne n’est pas en cuivre.
•    Le 26 août 1927, le maire M. Rambaud demande à M. l’ingénieur du Génie Rural de venir au plus tôt car il apparaît que « la longueur des fils est incorrecte ainsi que la répartition  des charges entre les communes ».
•    En décembre 1928, 3 habitants du hameau de Perdyers font une demande de branchement sur le réseau; le conseil municipal leur répond vertement, que tout d’abord ils n’ont porté « aucune remarque sur les documents de l’enquête publique », que « deux d’entre eux ne sont ni domiciliés ni électeurs » sur la commune, que « le prix du cuivre a augmenté » obligeant à revoir le projet initial à la baisse et qu’enfin, ils peuvent  bien prendre « les frais à leur charge » (comme d’autres). C’est d’ailleurs ce que ces habitants se résoudront à faire ; mais ils devront demander à M Archimbaud, député local, d’intervenir pour recevoir leurs subventions promises (lettre du 17/11/1933).
•    Enfin, il est fait appel à un avocat  grenoblois (mais pour quelles missions ?).

 

Les installations domestiques

Dans les hameaux, les lignes passent de maisons en maisons en aérien et les fils nus sont supportés par des isolateurs en porcelaine ou verre (les « tasses »). Dans les maisons, l’électricité est distribuée dans les pièces par des fils enrobés de tissu et cachés dans des moulures en bois ; des « tabatières » de sécurité (en porcelaine avec un fil en plomb qui fond si surtension) protègent l’installation; ne sont prévus que des points d’éclairage et peu de prises électriques car les appareils en nécessitant sont encore rares. Dans les caves, plus humides, les fils sont conduits dans des tubes métalliques bituminés.

 

La commercialisation

La facturation se fait soit selon la consommation si un compteur a été posé, soit au forfait selon le nombre d’ampoules ; d’ailleurs existait un interrupteur (appelé « chambre d’hôtel ») qui permettait au  client de n’allumer qu’une seule ampoule à la fois même en cas de pose de plusieurs ampoules : le forfait était donc moins cher.
M. Gaude faisait mensuellement 2 fois la tournée des clients, une 1ère fois pour relever  les consommations et une 2nde fois pour donner la facture et être payé.

En 1946, presque la totalité des habitants de la commune sont dotés de l’électricité, alors que ce n’est le cas que de seulement 50% de la Drôme. C’est en 1961 que Menglon quitte le Syndicat d’électrification de St Roman et Recoubeau ; la commune intègre alors le Syndicat Intercommunal d’Electrification du Diois puis le Syndicat départemental des énergies de la Drôme (SDED).

 

           

 

Sources :
•    Archives municipales de Menglon : 4o1, fonds annexe,
•    Archives municipales de St Roman : 1o6
•    Archives départementales de la Drôme : 1z227, 7m753, 7m754
•    Journal de Die du 17/09/1927

Pour aller plus loin :
•    Revue drômoise n° 546 (juin 2012, histoire de l’électrification dans la Drôme).
•    La Ruche d’Or de l’Invisible, Jean Oddoz ; imprimerie Cayol.
•    Chroniques de l’ancien temps, Jean Oddoz, imprimerie Cayol.
•    Carnet de la mémoire châtillonnaise , Danièle Haeringer, association Arts et Vigne, juin 2013, tome 2.
•    Site Cairn-Info
Remerciements à
•     René Gaude pour sa mémoire sans défaillance.
•    Mme Valérie Magnan, archiviste, pour son aide technique.

Projet d'exposition de photos anciennes

29/11/2022

Projet d'exposition de photos anciennes

Un projet d'exposition de photos et de documents d'archives de Menglon va se créer. Si vous voulez participer à l'élaboration de cet évènement, vous êtes les bienvenues à la première réunion publique qui aura lieu le mardi 29 novembre à 20 h à la Mairie. 

 

HALLOWEEN à Menglon

31/10/2022

HALLOWEEN à Menglon

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